samedi, 7 of décembre of 2024

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Éducation dépolluée de l’argent

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Danièle habite dans un pays qui a adopté l’Économie Distributive depuis quelques années, elle raconte comment l’éducation fonctionne avec beaucoup plus de cohérance.

Extraits des « Affranchis de l’An 2000 »1 de Marie-Louise Duboin
(c
hapitre « L’éducation repensée », dont les dialogues dans le texte sont ici retranscrits sous la forme de monologues)

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Éducation et enseignement peuvent-ils être si différents ? () Fondamentalement () ! Ce qui a changé, c’est le but vers lequel on tend quand on a la charge de l’éducation et de la formation d’un enfant. C’est toujours d’en faire un homme. Celui qui devra consacrer sa vie à se battre contre ses semblables pour gagner de quoi vivre ? Ou celui qui, membre à part entière d’une société humaine, pourra consacrer tous ses efforts à la rendre meilleure en y trouvant son propre épanouissement ? () Notre nouveau système économique, en changeant les motivations des actions humaines, a modifié l’esprit dans lequel on élève les enfants, et nous a permis d’y consacrer un maximum de moyens. ()

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Inséré dans l’environnement

Notre but est de parvenir au meilleur équilibre possible entre l’individu et la société : que les échanges entre eux soient tels que l’individu n’abandonne rien de sa personnalité, tout en donnant le meilleur de lui-même pour parvenir à la plus grande « convivialité ». Cet équilibre passe par un double apprentissage.

D’une part nous inculquons aux enfants, dès leur plus jeune âge, le sens du respect des autres. Alors que « la resquille » passait pour une preuve d’intelligence dans le monde basé sur le profit (toujours pris à quelqu’un), nous apprenons aux enfants à éviter de « peser » sur les autres : avoir le souci de ne pas marquer leur passage de façon désagréable, de ne pas créer de gêne à autrui. Nous tenons à ce qu’ils soient très tôt habitués aux contraintes qu’imposent la vie en société, cette société dont ils vivent, obligatoirement. ()

D’autre part, nous apprenons aux enfants à ne pas se laisser faire, à ne pas être « des moutons ». Ceci implique l’acquisition d’un bon esprit critique, l’étude des « trucs » destinés à berner un public non averti. () Certes nous avons supprimé, tout naturellement en même temps que le profit, toute la publicité mercantile. Mais notre société est une société de concertation : elle s’autogère. Les décisions y sont prises en commun, après des débats publics. Il importe donc que chaque individu ait acquis les moyens d’y défendre son point de vue et sache, quand c’est nécessaire, déceler les intentions des autres. Nous avons considérablement développé l’apprentissage de ce qu’on appelle la dynamique des groupes et de la tenue de réunions contradictoires. ()

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Têtes bien faites

Nous sommes entrés dans une ère de l’histoire de l’humanité celle-ci, débarrassée de l’obligation de consacrer toutes ses forces à assurer sa survie, acquière la possibilité de développer ses facultés à autre chose : à l’art, à la science, à la réflexion philosophique, à la culture en général, bref à faire évoluer son esprit. () Après les progrès spectaculairement rapides des techniques, nous avons assisté à des progrès tout aussi rapides de la culture non plus seulement pour un petit nombre mais pour une proportion très vite croissante de la population. ()

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Études payées

Quand on a choisi un métier, la Société vous en offre la formation, quelle qu’elle soit, et vous verse le Revenu Social aussi longtemps que vous faites preuve des aptitudes nécessaires et de persévérance. ()

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Enseigner par vocation

Les rapports de coopération entre les enseignants et les parents sont plus faciles : rien ne les fausse plus si radicalement que le faisaient les différences de classe entre eux. ()

Certes, tous les professeurs ne sont pas doués pour la pédagogie. Mais ils étaient encore moins nombreux à l’époque l’enseignement attirait tous ceux qui y voyaient un des rares moyens de toucher un salaire assuré à vie. ()

En Économie Distributive, tout le monde touche des revenus. Donc ne font profession d’enseignant que ceux qui en ont la vocation, ce qui est pour nous, au départ, la meilleure garantie qu’ils chercheront à faire bien leur travail, qui les intéresse, et non pour l’argent qu’il leur rapporte. ()

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1 Éditions Syros (1984), ou à défaut Voici la Clef (1996)

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publié dans le n°7 de septembre 2011, mis en ligne le 16/12/2011


Humanisme et adversité

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Il faut changer le monde à grande échelle, pour que tout le monde puisse vivre. Que faire de ceux qui ne veulent pas le changer ? De ceux qui sont en partie responsables de son état actuel ? Les isoler ou les faire disparaître, c’est difficilement compatible avec nos idées humanistes. Dans la démocratie locale et représentative comme dans les coopératives, il y a toujours des personnes que l’on n’a pas envie de voir. Comment composer avec elles ? Une piste nous est proposée par Laurent Gounelle.

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» On commence à mener des recherches scientifiques sur l’amour, et on découvre des choses extraordinaires. Dans une université des USA, des chercheurs qui cultivaient des Read more »


Crise du logement, crise de société

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Toujours d’actualité, ce livre ne va pas jusqu’à remettre en question la propriété privée et proposer la propriété d’usage que les distributistes apprécient. Mais il est essentiel pour comprendre lactuelle crise du logement et son extension aux classes moyennes.

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Plus d’un demi-siècle après le vibrant appel de l’abbé Pierre (1954), se loger Read more »


Le grand déraillement

L’économiste Patrick Artus, professeur à l’École polytechnique et à Paris-Sorbonne, est le chief economist de Natixis. Dans son nouveau livre, cosigné avec la journaliste Marie-Paule Virard, il fait le bilan sans concession d’une globalisation sans frein qui roule à tombeau ouvert vers le pire, c’est-à-dire vers le « choc des capitalismes déconnectés de la démocratie » qui, chez nous, fragilise le Français infiniment moyen dans sa condition de salarié précaire et de consommateur de plus en plus contrarié : « Loin d’être le ciment qui rapproche les économies et les peuples, Read more »


La Commune de Paris … Toujours vivante

Alain Amicabile a écrit fin 2009 « La Commune de Paris … Toujours vivante » (éditions de l’Ingénu). L’auteur répond aux questions du Colibri à propos de cet ouvrage et de l’actualité que l’expérience communaliste, trop peu connue, conserve, selon lui, aujourd’hui encore notamment sur la question de la démocratie.

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Avant tout, peux-tu situer le terme « Commune » et sa signification historique ?

Ce que les insurgés du printemps 1871 à Paris nomment “Commune” Read more »


Travailler 1h par jour selon Bizi!

Couverture du livre "Travailler 1h par jour" de Bizi!A l’occasion du premier anniversaire de la loi sur le travail le dimanche, Bizi! a publié un livre sur la réduction massive du temps de travail.

Il s’agit de remettre les pendules à l’heure sur la question du travail, de démontrer l’absurdité de certaines soi-disantes évidences, et de faire apparaître les éléments manquants -car systématiquement escamotés- du débat sur le temps de travail.

Ce texte Read more »


Louise Weiss, une alsacienne au coeur de l’Europe

Couverture du livre "Louise Weiss"A livre ouvert


Les flèches d’une « sans signature »


Une biographie1, un kaléidoscope.

Tenez bien en mains le tube aux miroirs, car l’allure, aux sept entrées, suit les pas d’une femme intrépide : Louise Weiss.

Michel Loetscher nous (a)dresse un mouvement, embrassant Read more »


Doubler son pouvoir d’achat

A Livre ouvert

Le pouvoir d’achat revient sans cesse dans les débats en France, la plupart du temps pour réclamer plus d’argent afin de pouvoir plus consommer. A l’opposé, l’auteur propose de consommer mieux.

Il commence en remettant les pendules à l’heure : « la publicité fait désirer ce que nous n’avons pas et mépriser ce que nous avons déjà (…) nous sommes devenus des toxico-dépendants de la consommation maximale (…) l’industrie des biens de consommation est devenue l’industrie des biens de consolation… »

et offre 70 pages de conseils pratiques pour dépenser moins et mieux (dans la vie de tous les jours, au travail…). Une véritable Read more »


80 hommes pour changer le monde

A Livre ouvert

Couverture du Livre "80 hommes pour changer le monde"A Livre ouvert

Livre qui date (2005) mais les expériences relatées sont toujours d’actualité.

Il était une fois…

Une banque qui permet aux trois quarts de ses clients de se sortir de l’extrême pauvreté tout en étant parfaitement rentable…

Un hôpital qui soigne gratuitement deux patients sur trois et fait des bénéfices…

Des agriculteurs qui se passent de produits chimiques tout en augmentant leurs rendements…

Des emballages biodégradables qui nourrissent la terre…

Ces histoires existent. Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux les ont visitées. Pendant quinze mois, ils ont parcouru la Planète à la recherche de ces entrepreneurs exceptionnels qui ont réussi à construire leur expérience différente de l’entrepreneuriat classique. Ces 80 histoires prouvent que les initiatives de développement durable ne sont pas des lubies d’écolos babas mais des entreprises qui marchent.

Il est évident qu’aucune innovation présentée dans cet ouvrage n’est en soi une solution miracle capable de résoudre par magie tous les maux du monde. Mais c’est plutôt l’état d’esprit chercheur, obstiné, créatif et engagé qui se trouve dans tous ces portraits qui est « miraculeux ».

Le seul reproche de ce livre est de confondre « durable » et « soutenable ». De donner l’illusion que 6 milliards d’individus pourraient vivre de cette croissance verte. De ne pas montrer que leur expérimentation et leur développement dépendent toujours de la bonne volonté de quelques financeurs – féodalité des temps modernes –.

Il n’empêche que ces exemples sont à faire connaître et à démultiplier au plus vite.

Gageons que si le Colibri avait existé en 2004, il eut été cité

Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux, « 80 hommes pour changer le monde », éditions Le Livre de Poche, 318 pages, 6,50 Euro, www.80hommes.com

Eric Goujot

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publié le 9/01/2010


Capitalisme et pulsion de mort

Au-delà du leurre…

Sigmund Freud (1856-1939) et John Maynard Keynes (1883-1946) se rencontrent à titre posthume dans le dernier essai de  Bernard Maris, co-écrit avec Gilles Dostaler – et à l’occasion d’un rendez-vous de l’économiste avec le public à la librairie Kléber de Strasbourg.

« Comment remettre le diable dans la boîte ? » interroge Bernard Maris (« Oncle Paul » pour les lecteurs de la page économique de Charlie-Hebdo). Pour comprendre le démon qui entraine le monde vers son effondrement, l’économiste convoque deux des plus grands penseurs de « l’âge des extrêmes » qui ont marqué les sciences sociales : Freud et Keynes. Le premier cernait « la pulsion de mort » et le second « le désir morbide de liquidité »…

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