samedi, 18 of mai of 2024

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Le revenu de citoyenneté au Brésil : l´histoire d’une obstination ou manque d’approche systémique ?


Les politiques sociales, dans le monde dit démocratique (occidental et chrétien ?) comme dans «les autres», ont démontré de grandes difficultés dans la mise en place d’alternatives d’amélioration de la distribution de la richesse, tant pour les richesses produites par le travail humain que pour celles du patrimoine commun de la planète, qui existe et qui n’est pas négligeable. Si cela n’est pas aisé, s’il est normal de faire des pas en avant et d’autres en arrière, il est tout de même opportun d’en parler, car il il y a trop de quêtes qui restent dans la même voie, sans vraiment se demander si d’autres voies ne seraient pas plus efficaces. Read more »


Namibie : le BIG supprime la misère

Le Revenu d’Existence n’est pas une lubie de pays « riches » : le BIG expérimenté en Namibie nous montre que la grande pauvreté pourrait disparaître du jour au lendemain.

Extrait de l’article d’Éric Goujot publié dans le Colibri S&D n°6 de juin 2011
(
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En Namibie1 règne l’abondance : tant en diamants qu’en pauvreté. Le pays présente les plus grands écarts de revenus au monde. Soucieux d’améliorer la situation, le gouvernement a créé en 2002 une commission, laquelle a conclu « que la mise sur pied d’un revenu de base garanti est le meilleur outil pour contrer la pauvreté et les inégalités ». Des associations, ONG et Églises se regroupèrent Read more »


Les dix stratégies de manipulation des masses

Pourquoi les choses empirent-elles malgré le renouveau de l’entrepreneuriat alternatif ? Les peuples et individus continueront-ils à se laisser berner ? Cette analyse de Noam Chomsky, riche d’enseignements, devrait nous permettre d’éviter le pire. A lire ici. Read more »


Le service public face à un processus croissant de délégitimation et de rationnement : une évolution inéluctable ?

Le service public français s’est édifié, au 19è s, comme une extension du champ d’intervention de l’État au-delà du périmètre des traditionnelles fonctions régaliennes (la défense nationale, la police, la justice, le prélèvement de l’impôt…). En tant qu’invention politique, censée répondre aux mutations économiques de l’époque, le service public a permis de répondre à la question sociale en posant notamment les bases du système de protection sociale. Comme construction politique, le service public n’est donc pas une donnée intangible, une forme d’invariant historique ; il n’est pas à l’abri des tentatives de destruction orchestrées depuis le tournant néo-libéral du milieu des années 70. Ce qui a été construit et rendu possible par des luttes sociales et intellectuelles peut être aujourd’hui ou demain défait. Read more »


L’appel du 18… novembre

C’est ce jour-là que la Maison de la Citoyenneté Mondiale de Mulhouse a organisé un FORUM transfrontalier et participatif, dans le cadre du Mois de l’Économie Sociale et Solidaire avec pour objectif d’étendre la question à l’Économie Distributive.

Être solidaire ici et là-bas était en fait le thème fédérateur.

Et c’est ainsi que dans un premier temps, nous avons abordé au cours d’une table ronde la question d’actualité qui consiste à nous rendre compte que ce qui nous arrive actuellement en France et… dans le monde n’est pas une crise, ni une panne, mais la faillite d’un système basé sur l’appât, l’obsession du gain , la spéculation , l’exploitation de l’autre , la réduction de l’être humain à un rôle de facteur de production avec (pour les plus généreux) la possibilité de distribuer une partie du surplus (en fait des miettes) aux plus pauvres !!!

Cette mise en condition nous a permis de démarrer des Ateliers véritablement participatifs qui ont non seulement donné la possibilité à des économistes, des porteurs de projets, mais également à des chômeurs, à des personnes en situation de précarité (en fait une véritable mixité sociale) de se retrouver, de manière conviviale, participative. Les uns et les autres ont pu présenter leurs expérimentations, leurs projets. Les Ateliers reprenaient des thèmes, somme toute, assez classiques mais néanmoins existentiels tels que :

  • l’emploi,

  • la monnaie,

  • comment se loger, se nourrir, s’habiller

Les débats étaient passionnés et… passionnants. Les intellectuels étaient parfois surpris par les réactions spontanées des chômeurs.

Mais en définitive, les uns et les autres se sont rencontrés, ont tenté et souvent réussi à s’écouter pour mieux se comprendre et se sont donné envie de poursuivre ensemble la réflexion et… les expérimentations en cours ou à venir.

Parmi les sujets les plus évoqués on a distingué :

  • le groupe de parole des chômeurs et précaires, qui a pour but de lutter contre l’isolement des personnes, de pouvoir parler et d’être écouté par rapport à leurs problèmes et de donner envie de lutter, de résister ;

  • la couverture vivante qui permet à toute personne de prendre sa place dans le monde et d’œuvrer à son échelle pour la paix (pour cela, il suffit de créer, à partir d’un carré de tissu de 25 cm X 25 cm un message, dessin ou broderie représentant la paix aux yeux de chacun) ;

  • un Magasin pour Rien, qui permet à certains d’apporter, de déposer gratuitement des objets dont ils n’ont plus besoin et à tous de venir récupérer également gratuitement 3 objets de leur choix (on récupère, on donne, on recycle, on répare, on remet gratuitement en circulation) ;

  • le prêt solidaire : étonnant au départ, ce projet porte les valeurs de la coopération, de la participation, de l’entraide et de l’accès au prêt sans intérêt pour les personnes qui en font la demande. Ce projet développe une alliance entre différentes classes sociales ;

  • la monnaie complémentaire, qui permet de remplacer la notion de spéculation par la volonté de favoriser l’échange et le partage .

Une foule d’autres projets tels « SOS Fringues », l’aide alimentaire spécifique, l’agriculture urbaine, la rénovation des logements pour et par les occupants, le cybercafé solidaire, les continents solidaires, les solidarités transnationales, le tourisme solidaire, ont été présentés, débattus tout au long de la journée.

Mais… mais… me direz-vous, quel rapport avec l’Économie Distributive ?

Eh bien, figurez-vous qu’en y regardant d’un peu plus près, on s’est rendu compte que dans toutes ces initiatives il y a une véritable pratique qui consiste à partager les responsabilités :

  • les monnaies complémentaires, qui restent certes complémentaires mais permettent néanmoins de nous ouvrir, de nous approcher vers l’idéal d’une monnaie universelle véritablement distributive qui s’annule quand on s’en sert ;

  • le Magasin pour Rien est l’illustration parfaite que l’abondance, la distribution gratuite peuvent exister ou sont possibles ;

  • la rénovation des logements par et pour des personnes souvent exclues de la société, démontre que la propriété d’usage peut devenir réalité ;

  • le lancement d’une petite expérience de prêt solidaire a permis de constater qu’il existe des personnes qui acceptent de mettre dans un pot commun des sommes d’argent et de les prêter, sans intérêt, à d’autres.

Certes, on est encore loin d’un monde

  • Où chacune et chacun peut bénéficier d’une Allocation Universelle (un ticket pour la vie) ;

  • Où l’on met en place un service pour l’exécution des travaux pénibles (plutôt que des les réserver aux précaires) ;

  • Et où existe la libre initiative qui permet à chacune et chacun d’acheter ce qu’il veut avec son argent, sa monnaie distributive.

Et… pourtant… en y regardant de près, j’ai l’impression qu’on s’y approche, lentement mais… sûrement :

Parce qu’on y croit,

Parce qu’on est persuadé que face à une société où les uns gèrent l’abondance, alors que les autres vivent dans la précarité et l’exclusion, c’est le seul moyen, c’est la seule chance qui nous est offerte de VIVRE ENSEMBLE.

Voilà pourquoi ENSEMBLE, nous avons lancé cet Appel du 18… novembre, qui consiste à dire, à décréter, à hurler sur la place publique :

LUTTONS ENSEMBLE ! RÉSISTONS, EXPÉRIMENTONS, DÉMONTRONS À L’USAGE QUE LE LIEN EST PLUS IMPORTANT QUE LE BIEN ET… QUE L’ÉCONOMIE NE PEUT, NE DOIT PAS ÊTRE SOLITAIRE, MAIS SOLIDAIRE ET SURTOUT DISTRIBUTIVE.

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Roger Winterhalter

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publié le 17/02/2011


Loppsi-2, pompier pyromane

Le Colibri S&D n°3 traitait du thème du logement. En complément, voici une analyse de François Plassard sur l’étape franchie fin 2010 par un gouvernement peu scrupuleux. Espérons que les sénateurs seront plus dignes que les députés lors du prochain vote de janvier…

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« Quand un peuple ne demande plus à son gouvernement que de l’ordre et de la sécurité, c’est qu’il est déjà malade dans son cœur, alors la porte est ouverte à l’homme providentiel qui viendra l’enchainer »

Alexis de Tocqueville 1838

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Pour comprendre la dérive névrotique de notre société vers le Tout Ordre et Tout Sécuritaire (au delà de la notion de dose nécessaire ou de bon sens commun proportionnée à son objet), je faisais l’hypothèse du choix conscient ou inconscient par le Politique de la tactique de « pompier pyromane » dont les médias s’abreuvent, parce que la peur fait acheter l’information, surtout visuelle.

Qu’est ce que la logique pompier pyromane ? (Au delà de celle maintenant bien connue des pompiers corses qui allumaient des feux pour arrondir leurs fins de mois…) C’est allumer des feux (de violence), là où l’on sent de la discorde possible, pour pouvoir les éteindre en complicité avec les médias. Efficacité électorale garantie et images émotionnelles en prime dont la télé est avide ! (Par exemple la politique du chiffre de la police qui met les gendarmes en posture délirante (car schyso) vis-à-vis du citoyen, voir l’explosion du nombre des gens ordinaires passant une nuit au poste pour des non lieux…)

Mais avec la loi loppsi-2 sur le logement précaire, une nouvelle étape de violence se prépare sous nos yeux stupéfaits de la logique perverse de « pompiers pyromane » : la faillite du politique, pour qui la politique du logement a moins d’importance que l’urgence de gagner des élections ! Comment ? Grâce au thème sécuritaire avec la complicité des médias (80% sont sous influence) en allumant des feux (avec mise en scène) sur les caravanes, roulottes, yourtes, camions, campings, lieux de vie à détruire (belles images en perspective pour la télé) parce que abritant des nomades choisis ou subis, considérés comme des semences de violence ou d’immoralité à faire disparaître (pour aller où ?) !

A l’exception des touristes argentés, les sédentaires n’ont jamais aimé les modes de vie nomades ! (Caen le sédentaire tua son frère Abel le nomade, dit on !)

En prémices, j’ai vu il y a deux ans 90 gendarmes avec maîtres-chien mobilisés par une sous-préfette pour virer un couple de squatters dans la France profonde (le coût de l’opération aurait pu leur assurer un logement gratuit pendant 30 ans !) !

Avec 118 000 jeunes habitant dans des camions, 58 100 cabanes recensées (Fondation abbé Pierre), les médias vont pouvoir se régaler d’images de logique « pompiers pyromanes » pour détourner l’attention des électeurs sur de l’émotionnel ! Plutôt que sur les vrais questions d’un nouveau contrat social à inventer quand globalement les machines remplacent le travail des humains, quand en 30 ans les revenus du capital ont augmenté de 22% et les revenus du travail ont baissé de 17% !

Dans cette logique électorale de la loi loppsi-2, il va falloir embaucher deux fois plus de gendarmes armés et équipés de cameras médiatiques alors qu’on aurait besoin de deux fois plus d’agriculteurs pour manger Bio et diminuer par deux l’hécatombe du cancer, alors qu’on aurait besoin de deux fois plus de confiance partagée localement en mutant d’une logique de « plein emploi » devenue impossible à une logique de « plein activité-créativité reconnaissance pour tous » ! Ceux qui inventent des modes de vie plus légers en empreinte écologique, les prochaines victimes de la loi loppsi-2, devraient plutôt être regardés avec attention pour ouvrir de nouveaux chemins par nos politiques !

Nos médias ne devraient-ils pas préférer le débat sur le « revenu de base » que nous proposent nos amis allemands (film sur internet1) pour sortir de l’hypocrisie du débat sur l’emploi et les revenus ? Plus que nous, les Français et les Allemands auraient-ils lu A. Toqueville ? Ils savent combien les logiques orchestrées de « victimes émissaires » (autrefois les juifs) peuvent nous appeler des nouveaux Hitler providentiels, avec les bulletins de vote du bon peuple qui vote car il a encore la chance d’avoir un emploi ou une retraite et un revenu, pour en mettre la moité (pour les plus pauvres) dans un logement (alors que le logement représentait 10% de son revenu en 1945 !)

Ne retombons pas dans les pièges de régulation de la violence collective, comme nous l’enseigne l’Histoire à chaque effondrement de l’emploi (parce que nous l’avons réduit à l’obtention de la reconnaissance d’autrui et à l’obtention d’un revenu pour survivre). Admirons plutôt ceux qui transforment le travail en activité qui fait sens localement, ceux qui transforment le travail en œuvre !

Ne cédons pas à ce piège de production des victimes émissaires qui ne profite qu’à ceux qui briguent la course au pouvoir !

Pour éviter cette accélération des processus émotionnels (une raison qui devient déraison) qui nous ont déjà plusieurs fois conduits à la guerre, indignons-nous ! Comme l’ambassadeur, ancien résistant de 93 ans et rédacteur de la Déclaration des droits de l’homme, Stéphane Hessel2, désamorçons la bombe sociale de la loi loppsi-2 sur le logement précaire, signons la pétition et offrons le petit livre de Stéphane Hessel à nos proches !

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François Plassard

Un acteur de dynamique participative de logement bioclimatique à moindre coût, mais avec combien de difficultés !

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1 Les gens intéressés par la question du Revenu de base pourront également lire la réflexion critique d’Eric Goujot ici.

2 Le Colibri Solidaire et Distributif espère que Stéphane Hessel s’indignera bientôt contre ceux qui soutiennent le Directeur général du FMI dans la course aux présidentielles françaises !

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publié le 21/01/2011


Islande : la révolution en douceur

Voici un endroit sympa pour s’exiler, pour ceux qui veulent quitter le fascisme qui s’installe sournoisement en France
et une source d’inspiration pour les Grecs, Espagnols, Algériens, Tunisiens et tous les Citoyens du Monde…

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Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante Read more »


Einstein et le socialisme

On dirait que ce texte d’Albert Einstein (de 1949) a été écrit aujourd’hui…

Extraits de l’article « Pourquoi le socialisme ? » écrit et publié en 1949 pour le n°1 de Monthly Review (USA).

(La version originale, en langue anglaise, est disponible à cette page.)

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Mais la tradition historique date pour ainsi dire d’hier ; nulle part nous n’avons dépassé ce que Thorstein Veblen appelait « la phase de rapine » du développement humain. Read more »


La crise, le Labo, le SOL

Résumé : la crise va donner au secteur de l’ESS des opportunités et une responsabilité considérable. Elle ne peut y faire face qu’en élaborant une vision dynamique et transformatrice non réduite au seul champ économique. Elle doit être aussi éducative et politique comme c’était le cas à l’origine du mouvement associatif et de ses formes mutuallistes et coopératives. Elle doit pour se faire développer d’abord en son propre sein ses propres valeurs affichées en particulier celles de solidarité et de démocratie. Elle doit également passer des alliances dynamiques avec des forces ouvertes à ces deux valeurs en particulier à l’échelle territoriale. Deux outils apparus ces dernières années peuvent puissamment l’y aider. Le Labo de l’ESS d’une part, la monnaie solidaire SOL d’autre part.

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Quelle démocratie ? Liste ouverte…

  1. Confiscation du pouvoir par ceux qui payent la pub, les sondages et le lobbing1

  2. Concurrence déloyale du capitalisme vis à vis des organisations autogérées2

  3. Partenariat où des décideurs invitent des citoyens peu organisés, font semblant de les écouter et surtout… tentent de les convaincre

  4. Pendant que nous nous battons pour faire changer des détails, une véritable dictature financière se met en place

  5. Les mots ne permettent plus de penser la réalité, car ils sont sans cesse digérés par le capitalisme3

  6. Difficulté à se remettre en question, même du côté militant4

  7. Incompétence de nombreux militants à communiquer en démocratie5

  8. Non prise en compte du vote blanc

  9. Nous sommes noyés dans trop de démocratie : il faudrait plus qu’une vie pour être un bon citoyen6

  10. En cumulant trop de mandats, beaucoup d’élus ne peuvent pas être efficaces

  11. Nous sommes dans un état de dégénérescence de la démocratie qui nous fait entrer – à moins que nous y soyons déjà pleinement entrés – dans le régime oligarchique. Un cercle restreint de puissants discuteraient, en conclave, de décisions qu’ils imposeraient par la suite à l’ensemble des citoyens, comme par exemple dans le cas du Traité de Lisbonne imposé aux Européens.7

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À vous de complétez la liste en rédigeant un commentaire, le webmaster les rajoutera au fur et à mesure…

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1La fabrication du consentement de Noam Chomsky et Edward Herman, éd. Agone

2Transition écologique et transition économique du 12/02/10 de Christian Arnsberger, p. 11

3Cf. Pélican n°25 du 08/09/10 de RÉCit

4Les enfants se plaignent de l’immobilisme de leurs parents, mais une fois parents, ils n’acceptent pas que leurs enfants les fassent évoluer.

5Trop sûrs d’avoir raison, ils heurtent les politiques et fonctionnaires qui se bloquent pour ne pas perdre la face.

6Élections politiques, vie de quartier, école des enfants, élections professionnelles, élections syndicales, associations militantes, associations culturelles, associations sportives, multiples coopératives (de consommateurs (SuperU, AMAP…), banque, assurances, mutuelle…)

7Cf. conférence MP3 « Hervé Kempf : L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie » à la page http://passerellesud.org/Herve-Kempf-L-oligarchie-ca-suffit.html

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Dernière mise à jour le 22/12/2010