samedi, 7 of décembre of 2024

Category » Économie Sociale et Solidaire

Brigitte Carraz : l’Économie Solidaire dans les actes !

.

L’Économie Distributive (ED) inspire-t-elle tes actions?

Je ne sais pas si je suis « inspirée par l’ED » mais pour moi, l’essentiel est de m’impliquer dans des situations concrètes, de contribuer à construire, toujours avec d’autres.

.

Certains pourraient dire que tu es une rebelle?

Je suis en tous cas quelqu’un qui Read more »


Le revenu de citoyenneté au Brésil : rendez-vous manqué ?

.

Le Brésil avait créé la surprise en 2004 en adoptant une loi sur le Revenu Citoyen. Sept années plus tard, le réalisme politique a eu raison du projet. Une expérience à décrypter pour éviter de refaire les mêmes erreurs.

.

Dès son premier mandat de sénateur de l’État de Sao Paulo en 1990, le membre et cofondateur du Parti des Travailleurs Eduardo Matarazzo Suplicy a proposé des idées radicalement nouvelles pour une redistribution des richesses et le traitement de la pauvreté. Son premier projet de loi en 1991 pour la création d’un impôt sur le revenu négatif n’avait pas été voté… mais à force de persévérance, le Président Lula a signé le 8 Janvier 2004 la loi brésilienne instituant un revenu de citoyenneté, qui avait été approuvé à l’unanimité par le Sénat puis par la Chambre des Députés1.

.

Le gouvernement Lula devait regrouper quatre programmes : bourses scolaires, bourse alimentation, aide au gaz et carte d’alimentation (Faim Zéro), pensant qu’il valait mieux que les bénéficiaires puissent utiliser à leur guise l’argent reçu. Une mise en place progressive était prévue, en fonction des ressources disponibles du gouvernement (donc dépendant des résultats économiques) en commençant en 2005 par 11,4 millions de familles (plus du quart des habitants du pays) dans les régions les plus pauvres. L’objectif à terme était de verser un revenu à tous les citoyens, sans condition de ressource (ce qui élimine les coûts et lourdeurs des services d’évaluation des ressources, et supprime la stigmatisation du pauvre qui n’a plus à déclarer des revenus insuffisants).

.

Qu’est devenu ce projet sept ans plus tard ? Malheureusement, très peu par rapport à son ambition, car les décrets d’application n’ont pas été rédigés et la loi n’a jamais vu la lumière. En pratique, elle a été remplacée par d’autres politiques sociales focalisées, considérées plus valables du point de vue des urgences sociales. Elles n’ont guère avancé dans le sens d’une transformation des assistés en vrais « citoyens » responsables du bien commun et de l’ensemble des décisions politiques.

.

Je connais personnellement le Sénateur Eduardo Suplicy depuis une trentaine d’années. Tout au début des années 80, nous avions lancé ensemble un programme de théâtre d’avant-garde dédié à la promotion de la démocratisation à partir d’activités culturelles dans le milieu syndical, là où est né le Parti des Travailleurs, pendant la dictature militaire qui a duré de 1964 à 1985, la plus longue du pays. Il faut donc reconnaître sa patience historique, son obstination et la fermeté de ses idées. C’est sans doute pour cela que le Président Lula avait signé cette loi en 2004. Mais cela n’a pas suffi.

.

I l y a, cependant, deux remarques qui me paraissent importantes deux décennies plus tard. D’abord, il faut bien reconnaître que de nouveaux mouvements sociaux, tels que le Mouvement des Travailleurs sans Terre (MST) et le mouvement de l’économie solidaire, se sont bien développés, de façon autonome, sans que les politiques publiques ne les favorisent. D’autre part, le Budget participatif, né à Porto Alegre puis répandu dans presque deux cent villes dans le pays, a représenté un courant contre-hégémonique aux tendances néolibérales, qui à son tour a poussé un vigoureux mouvement de construction de citoyenneté.

.

Ces deux courants nous semblent montrer que « rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est arrivée » (Victor Hugo) : ce ne serait donc pas un rendez-vous manqué pour la construction de la citoyenneté, même si celle-ci a commencé sans le revenu de citoyenneté que l’on attend depuis si longtemps.

.

Heloisa Primavera

.

Article d’HP « Le revenu de citoyenneté au Brésil : l´histoire d’une obstination ou manque d’approche systémique ? »

.

.

publié dans le n°6 de juin 2011, mis en ligne le 15/12/2011


Sortir de l’expérimentation, généraliser nos alternatives

.

Nous pouvons être fiers des expériences présentées dans ce journal ! Ingéniosité, courage, ténacité, réussites… Beaux témoignages de fraternité et d’humanisme dans ce monde de brutes. Notre monde n’est pas que pourri, des gens réussissent à mettre de la distance avec les règles du système économique majoritaire. Mais que faudrait-il pour que fraternité et humanisme deviennent la base de nos règles économiques ?

.

Les désirs d’humanisme et de fraternité qui motivent les acteurs des expériences exposées dans ce numéro sont similaires à ceux des précurseurs des premières coopératives et mutuelles. Mais pourquoi la dynamique de l’Économie Sociale n’a-t-elle pas réussi à contrecarrer l’aggravation des inégalités, la destruction de l’environnement, l’augmentation du stress… ? Les banques coopératives Read more »


Paniers bio solidaires aux Jardins d’Icare

.

Les Jardins d’Icare cultivent les originalités. Après avoir présenté leur façon de vivre la démocratie en entreprise dans le numéro 4, voici maintenant leur action pour une meilleure santé sociale.

.

Partage, entraide, préservation de lenvironnement et de la santé, comment vivre et faire vivre les valeurs véhiculées par ces mots ? Par des actesmais lesquels ? Ils restent à inventer et notre proposition va dans ce sens.

.

Les Jardins dIcare chantier dinsertion dont le support est le maraîchage biologique ont accepté de participer à une expérimentation menée par le Réseau Cocagne1, avec le soutien de Read more »


La Mutuelle Solidaire, le Prêt Solidaire

.

Face à la misère agricole au milieu du XIXe siècle, un mouvement mutualiste est en Rhénanie, débouchant notamment sur le Crédit Mutuel. 150 ans après, les Alsaciens sont de retour avec un nouveau concept de mutuelle et de crédits solidaires.

.

Les motivations actuelles ne sont-elles pas identiques à celles de 1947 : se serrer les coudes, se protéger de l’usure… Mais comme les institutions créées à l’époque ont Read more »


BNB & son réseau de coopérateurs : une monnaie urbaine pour la justice sociale

.

Des Suisses ont créé une monnaie locale complémentaire innovante à Bâle, le Bon Netz Bon (BNB), monnaie locale urbaine, grâce à la force d’un réseau de coopérateurs. Parole à l’un des fondateurs et responsables, Isidore Wallimann, également professeur d’université émérite.

.

Lorsqu’on pense monnaies locales complémentaires en Suisse, arrive tout de suite le WIR, qui fonctionne depuis plus de 70 ans et concerne 60.000 utilisateurs. Comment se situe le BNB ?

Le WIR1, monnaie complémentaire qui est effectivement utilisée par un quart des entreprises du pays, est orienté défense des artisans et petites entreprises contre le grand capital, dans une optique protectionniste voire nationaliste : le local en Suisse est souvent teinté de réactionnaire. À l’inverse, le BNB a une vocation de justice sociale. Il a été créé comme Read more »


Planet13, un cybercafé suisse par et pour les précaires

.

Des gens concernés par la pauvreté, chômeurs et exclus voulaient ouvrir un espace pour que tous aient accès à internet et à la technologie moderne. « Internetcafé Planet13 » a ouvert à Bâle en juillet 2007, en centre ville, bien accessible par les transports publics.

.

Pour rechercher du travail et pour communiquer avec le monde moderne, on a besoin d’ordinateur, de correspondre par Internet, d’imprimante, de cartouche d’imprimante, de papier, d’enveloppes, etc. Ce sont des dépenses que beaucoup de gens concernés par la pauvreté ne peuvent Read more »


Le Restaurant Hirscheneck : autogestion dans la durée

.

Depuis 32 ans à Bâle dure cette expérience d’autogestion. Au fur-et-à-mesure de son histoire et de la succession des générations, le restaurant Hirscheneck a vu beaucoup de changements en ses murs, mais il n’a jamais abandonné le principe d’autogestion. Comment s’expliquer ce succès ? Notre ami suisse Hans-Georg Heimann a interrogé Roger Portmann, un membre de l’Hirscheneck.

.

Comment s’est développée cette expérience ?

Dans les années 70, le mouvement pour vivre et travailler autrement était très fort en Suisse et un groupe de jeunes gens cherchait Read more »


Portrait de Rudi Eichenlaub


.

Comment un Allemand peut-il réagir vis-à-vis de l’Économie Distributive ? Voici le témoignage d’une personnalité très active dans l’espace transfrontalier Suisse-Allemagne-France.

.

Que faites-vous de beau dans la vie ?

Dans ma vie active, j’ai d’abord travaillé comme prêtre catholique dans les Andes du Pérou, en étant particulièrement attentif à la réciprocité vis-à-vis de la culture indienne. Ensuite, j’ai vécu en Allemagne avec ma femme pendant une dizaine d’années, dans la Maison de Vie de Heitersheim dont nous sommes co-fondateurs.

À maintenant 73 ans, je vis toujours avec mon épouse, à Freiburg, une ville très agréable à vivre. Je m’intéresse et j’accompagne plein d’activités dans ma région qui pourraient servir d’alternatives, surtout au niveau Read more »


Démocratie en entreprise

.

La démocratie est-elle possible en entreprise ? Elle se vit sous multiples facettes dans les entreprises de l’Économie Sociale. Mais également dans certaines structures Solidaires, comme les Jardins d’ICARE.

.

« Vous avez besoin de légumes, ils ont besoin de travail, alors ensemble, cultivons la solidarité ». Fort de la devise des jardins de Cocagne1, les Jardins d’ICARE (créés en 1997) ont dabord une vocation dinsertion sociale et professionnelle en procurant un travail et un accompagnement à des femmes et des hommes de tous âges se trouvant en situation précaire et rencontrant des difficultés dordre professionnel, social ou personnel. 25 ouvriers maraîchers Read more »